Thursday, October 10, 2013

This is not a bean

Et non, ce n'est pas (plus?) un haricot!

Bien qu'aussi magique que le haricot magique, il commence aussi gros qu'une poussière, devient un grain de riz, un haricot et, et, et... Et puis nous verrons bien.

On parle de fœtus, de bébé, allons savoir! Tant qu'il n'est pas né, viable, son existence juridique est nulle.

Et ce qui n'a pas d'existence juridique ni de droit peut il être ?

 

Enfin, je ne suis pas là pour débattre de ces questions de droits qui passionnent les sachants et les ignorants, je ne veux pas prendre partie dans une histoire qui me dépasse de bien loin, mais qui intéresse toujours et questionne la juriste qui se cache au fond de moi.

Non, parlons donc de ce haricot magique, ce grain de riz qui naquit d'une poussière humide qui rencontra une autre poussière humide. Ensemble, différents, ils ont décidé de former un nouvel organisme. Disparaître l'un dans l'autre et devenir autre choses... Et qui sait peut être, un jour, devenir un quelqu'un, une de ces gens que vous croiserez dans la rue en traitant de sale gamin, une de ces gens que vos enfants regarderont d'un air admiratif, ignorant, craintif ou arrogant.... Une gen, une personne, un grain de sable parmis des milliers au milieu d'un désert.

Un être différent et semblable, un comme nous, comme vous, comme eux... Un autre.

Un autre comme moi ou un si différent qu'en regardant le miroir je m'interrogerai: vraiment? Il est de moi?, de nous?

N'est ce pas un ange diabolique qui est passsé par là, un être étrange disant s'appeler Gabriel et apportant une drôle de parole en murmurant: dans ton ventre grandit déjà l'enfant que le monde attend...

Le monde attend il quelque chose, quelqu'un?

Non, je n'ai jamais croisé d'ange ou si d'aventure ça m'est arrivé, je peux affirmer qu'il s'est bien gardé de me le dire et de m'annoncer la quelconque venue dans mon ventre d'un quelconque enfant que la Terre attend.

Non, celui qui croit dans mon ventre, qui pousse les paroies de mon abdomen à grand coups de pieds et de poings, qui nage dans un mélange d'eau, d'urine et de je ne sais quoi, celui-ci est bien issu d'une relation charnelle. Il est un mélange de Doudou et de moi. Et parfois je me demande si je peux l'appeler Doudou aussi...

Mais vu la violence qu'il manifeste déjà, je dirai qu'il est un petit "Guerre"...

Ah c'est pas glorieux tout ça, le Doudou ne le sait même pas.... Mais dans mes ascendants, quelque part dans un branche pas si loin, il y a ceux que le village surnommait les Guerre... Qui se sont mélangés aux Bec.... Les premiers parce qu'un ancêtre était un peu chatouilleux sur l'honneur et la propriété et n'hésitait pas à partir en guerre à la première offense, les seconds, parce qu'à force de siffloter tout le temps, sous la pluie et le beau temps, ses lèvres formaient un bec... Bref, quand les joyeux chanteurs rencontrent les joyeux guerriers, ça fait une génération de guerriers chanteurs... Ça fait du bon, et du mauvais... Et ce mélange d'ancêtres rencontre un autre mélange d'ancêtre dont le pseudonyme reste à ce jour intraduisible, le père ayant ses secrets qu'il refuse de dévoiler... Ah, ces gens du Nord!

Et voilà que ce mélange de Sud et de Nord d'un même pays d'Europe du Sud se mélange à un autre type de métissage... À du jaune et du gaulois, on va sûrement en faire un bon petit poulet bien jaune....

Et dans mon ventre, un petit être 1/4 chinois, 1/4, français, 1/2 lusophone se débat avec mes tripes, mes muscles et mon gras pour faire ses propres tripes, ses propres muscles, son propre gras.

Et la poule couveuse s'interroge sans cesse... Que sera demain, quelle mère serai je, quel père sera t'il, qu'elle famille serons nous? Qui sera t'il, ce bout de lui et de moi, qui sera t'il?

J'ai parfois peur de ne pas l'aimer, de ne pas être bêtement émue par ses minuscules mains, son tout petit corps fragile, ses petits yeux tout gris qui regarderont enfin celle qui pendant neuf mois l'aura porter dans ses entrailles, le berçant à chaque pas, et parfois, seule dans le noir, lui racontant de drôles d'histoires.

J'ai parfois peur que ce minuscule mélange de cellules qui petit à petit a formé un être, s'arrête avant de naître. Puis j'ai peur que né, je ne sois pas celle qu'il attendait, qu'il ne m'aime pas, qu'il me rende la vie impossible et.... Que moi non plus, je ne l'aime plus...

Aurais je lu, écouté trop d'histoires, trop de drames familiaux? Ces histoires qui semblent commencer si bien, dans une idylle si parfaite et qui finissent dans une tragédie ordinaire, un encart dans la colonne faits divers du quotidien de la région, ou pire, une Une d'un national qui dévoile sans pudeur les noms, les prénoms et le drame de vies qui se perdent...

J'ai sûrement lu trop de drames et pas assez de belles histoires alors je ne crois plus aux comtes de fées et sans le savoir j'attends le passage de la vilaine sorcière qui sur mon ventre va se pencher pour me jeter sa malédiction... Ainsi, dans quelques années, comme tout le monde, je pourrais crier: c'est pas ma faute! J'vous jure, c'est pas ma faute, c'est le monde qui va de travers et qui m'a volé mon bonheur, ma sérénité... Mon bébé. Il est évident que jamais je n'avouerai l'existence des sorcières... Pas sur cette planète, non, quand même pas....

Mais bon, si les sorcières existent, les fées et les anges peut être aussi et peut être alors ce sera un joli sort qui sera dit et réalisé....

En attendant, grosse de quelques mois, j'attends que les autres mois passent, je continue mon chemin comme si de rien n'était, j'avance vers mon destin... Enfin, là, il est plus que temps d'avancer vers le bureau parce qu'enceinte où pas, personne ne fera mon travail à ma place, enfin, pas maintenant en tout cas!

 

 

2 comments:

  1. Bonsoir,

    Je pense que quoi qu'il arrive, il t'aimera, et je suis sûre que tu seras à la hauteur. Tu es une battante mais aussi une femme ouverte d'esprit, vive, pleine d'humour... comment ne pourrait-il pas t'aimer ? Je me réjouis pour toi et j'espère connaître un jour à mon tour ce grand bonheur.
    Plein de bisous,

    Sandra

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  2. Merci pour ton message, il me touche.
    Je te souhaite tout plein de bonheur aussi, même si parfois ton chemin semble parsemé d'embûches.
    Gros bisous
    Sioux

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