Ne rien dire, ne rien faire qui puisse le dévoiler.
Cacher ou détruire toutes les preuves de son existence.
Le secret ne doit pas exister, ne doit pas se murmurer, il ne faut pas
en parler.
Pour rester secret, il faut agir comme s’il n’existait pas, comme s’il
n’avait jamais existé, comme s’il n’existera jamais.
C’est une ombre sans ombre, l’invisibilité d’un savoir que l’on doit
feindre d’ignorer.
Comme un fruit défendu, dans l’ombre de la mémoire il revient chaque
jour hanter son porteur.
Révèle-moi ! Partage-moi ! Nous crie t’il, nous faisant
croire qu’une fois divulgué, il sera moins lourd à porter.
Mais s’il est devenu secret, on ne peut l’ignorer, c’est que sa
révélation ne serait pas sans dommages.
Comme le petit pain au chocolat, si bon, si fondant, qui derrière la
vitrine vous crie : Mange moi ! alors que vous êtes au régime et que
cet écart ne vous est plus permis… petit problème d’insuline !
Alors le secret vous ronge le bout des doigts, et à chaque tentation,
les mots affleurent vos lèvres et soudain, à la dernière seconde, la raison
vous arrête.
Le secret n’existe pas.