Tuesday, May 21, 2013

El Cotidiano 21/5/2013


fleur d'acacia
 
Toc toc !

Oui ?

Salut !

Salut ! Ca va ?

Ouais, ouais….
Dit donc, t’as rien écrit vendredi…. ?

Ouais, je sais.

Ce week end non plus….

L Non plus… ?

On est déjà mardi et…. ?

Oui oui, je sais. Mais qu’est ce que tu veux que je raconte tous les jours ? Que le ciel nous tombe sur la tête, qu’il fait gris, qu’il fait moche, que le moral de toute la planète est au plus bas ?
 
....

Et si je dis que tout va bien, que chez moi le soleil brille, que mon cœur fait boom de bonheur, qui tu veux que j’intéresse ?

Y a que les scandales qui intéressent ! T’as qu’à regarder la presse ! Tout ce qui fait de l’audience, de l’audimat, tout ce que le peuple plébiscite c’est les scandales et la bêtise !




J’ai pas envie de publier des scandales, encore moins de me rendre ridicule pour me faire connaître.

Et j’ai pas envie de parler de la pluie et du beau temps…. A quoi ça rime ces conversations de comptoir sur la pluie continuelle et l’été qui se fait la malle ? Faudrait être dans le coma pour pas se rendre compte de tout ça !

En parler, juste pour combler le vide… bah ça me dit rien…

Hum… ouais, bah tu pourrais inventer des histoires justement…

J Inventer… j’écris tous les jours de nouvelles histoires, de nouvelles versions de nos vies… ce qui me manque, c’est toujours le même ingrédient…. Le temps. Je fabrique des histoires comme le pâtissier des gâteaux, mais dans son atelier, il a chaque ingrédient, et du temps. Dans mon atelier, j’ai un crayon, du papier, un ordinateur, peut être même parfois, des auditeurs. Ce qui me manque pour que ces histoires s’inscrivent ailleurs que dans ma mémoire, c’est le temps. Bloquer ce temps pour écrire, mettre les mots les uns derrières les autres et les regarder ensemble former des phrases, créer des histoires.

Pendant que je cuisine, que je jardine et même quand je conduis, j’invente de nouvelles histoires. Je continue celles des tueurs, je réécris celle de la femme aigrie, je remodèle celle de la jungle…

petites fleurs des champs
Encore ce matin, bloquée dans les embouteillages, mes yeux parcouraient les environs à la recherche d’un petit rien pour inventer une nouvelle histoire. Cette fois, j’ai peint des toiles. J’ai fait des photos surprenantes de mon environnement, et de ces images grises et vertes, j’ai fait de nouvelles images…. Mais elles sont toutes restées là, dans ma tête… et mon ennuie a pris fin pendant que je mettais des couleurs sur ma toile virtuelle. Une histoire nouvelle, version différente d’une autre déjà écrite il y a quelques années, s’est mis soudain à germer doucement.

Mais pendant que je rêve, rien ne s’écrit et pendant que j’écris, mon travail ici ne se fait pas.

Et je suis payée pour écrire d’autres mots qui ne seront jamais publiés et qui ne raconteront jamais d’histoires aussi étranges que toutes celles qui poussent, comme des graines, dans mon jardin secret, ce palais de l’oubli, ma mémoire.
 
Merci pour cette histoire. Tu écriras demain ?

Je vais essayer. Merci de m’écouter, de me lire, de me motiver.

Bisous

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