Wednesday, March 27, 2013

la terre s'est arrêtée de tourner


Alors que le jour est encore loin, il y a cette graine cachée au fond de mon jardin qui se réveille. Une odeur de printemps la précipite vers une nouvelle vie, elle sort de son sommeil et doucement, dans un silence assourdissant, elle germe.
Au même instant, alors que la nuit est encore là, des amants se rapprochent et se collent l'un à l'autre pour lutter ensemble contre le froid qui les encercle en attendant un bus qui n'arrive pas.
Dans la tiédeur d'un lit, un peu plus loin, deux vies se mêlent et dans un soupir trahissant le plaisir, ils inventent une nouvelle vie, une graine qui germe, comme celle que je ne peux observer au fond de mon jardin.
A l'autre bout de la ville, une femme hurle et se délivre enfin. Des larmes coulent sur son visage. Il est impossible de savoir s'il s'agit de bonheur ou de fatigue. Une infirmière sourit et lui dit : c'est un garçon, il est en parfaite santé. Il est alors temps de révéler le prénom de l'enfant.
Dans un autre bâtiment, une infirmière se lève et court. Elle entre dans la chambre où le patient semble dormir paisiblement. Une machine siffle un bruit continu et sans appel. Le coeur s'est arrêté. Il n'y a plus rien à faire. Et elle doit maintenant prononcer ces mots, une fois de plus "heure de la mort 2h11".

Thursday, March 21, 2013

journal de tueurs

Le Journal grandit et s'envole de ses propres ailles.
C'est toujours le même auteur, la même écrivaine et peut être avec de la veine, des nouvelles images bientôt pour vous présenter les personnages, mettre un visage à Lila, Eliot, Charles, Elisa, Marcelle, Jean Luc et le petit dernier, mais pas le dernier quand même, Ludwin.
Bref, pour l'instant et pendant 15 jours, des histoires déjà lues et après, au fur et à mesure, la suite!
Alors la suite, c'est ici : http://journaldetueurs.blogspot.fr/

et ici, au pays des sioux et des alligators, des histoires de coup de coeur, de coup de tête, des petit poèmes quand ça me chante, des rengaines quand ça me hante et bientôt, puisque le printemps sourit bientôt de toutes ses dents, des photos merveilleuses de mon petit jardin qui fleurit et verdit doucement.

Friday, March 8, 2013

Quand Lynn rencontre Blacky

Roman photo sans légende, car pas besoin de mots pour comprendre ce que Lynn pense (WTF) et ce que Blacky veut (sa place, la fin de la paix, jouer à la guerre, viens on va jouer dehors!)


 
 









Un jour ordinaire



Je me lève ce matin avec autant de motivation que la veille, me demandant encore si je vais tenir debout où si la douleur qui me lancine le bas du dos depuis 15 jours va cette fois me garder au lit.

Debout, les pieds souffrant comme ceux de la petite sirène, il me semble marcher sur de grandes sabres en attendant que mon corps entier se réveille.

Après la pause technique obligatoire, les yeux encore clos, je me glisse dans la salle de bain et quand mes pieds touchent le fond de la baignoire, Gaspard (le petit chat tout noir et tout fou, aussi appelé Blacky), d’un bond me rejoint.

J’ouvre doucement les robinets et l’eau arrive jusqu’à ses coussinets. Il recule, recule et soudain, j’ouvre le robinet de pluie et l’eau tombe du ciel sur ma peau et Blacky s’enfuit : suffisamment d’émotion pour ouvrir l’appétit, c’est l’heure des croquettes.

Je referme les yeux pendant que l’eau douce et filtrée, sans plus de calcaire qui agresse ma peau, réchauffe mon corps et la salle de bain toute entière.

Wednesday, March 6, 2013

Journal de Tueurs #12 Ludwin


12- Ludwin


Il se dégage de cette femme quelque chose d’étrange.
Mon partenaire lui parle d’une mort horrible, d’un traumatisme sans mot et elle reste là, à moitié nue, nous regardant sans la moindre émotion dans le regard.
Sur son visage on ne lit pas la moindre surprise et contrairement à nos attentes en pareilles circonstances, elle ne prononce aucune de ces phrases sur lesquelles nous avions parié.
Pas le moindre son ne sort de sa bouche depuis le début du récit.
Rien.
Un silence si troublant qu’il me semble que cette scène est irréelle.

Je vais me réveiller.
En attendant, je plonge et me noie dans son regard d’un bleu si clair, si pur, si froid. En vain, je cherche le moindre mouvement de compassion, de détresse, de peur, de surprise…
Rien.
Et sur sa peau doucement dorée par un soleil qui commence déjà à me brûler la nuque à cette heure matinale, pas une ride.

Tuesday, March 5, 2013

Débordée

Débordée, dépassée par un temps qui ne s'arrête pas et voilà que je n'ai plus le temps de lire, d'écrire, de vous dire.
Le temps c'est de l'argent et ceux qui en débordent et veulent le vendre, il y en a à revendre.
Mais lorsque le temps manque et que l'on veut en acheter, le prix à payer n'est pas des moindres.
Le temps me manquait et dans ce manque ma tête se perdait.
Un tourbillon s'emparait de mon corps, de mon coeur et je me sentais mourir devant ce temps dont je ne cessais de me languir.
Et soudain, alors qu'il me semblait que la mort était proche, un sursaut me réveille.

Journal de tueurs 1 à 11


    1.     Lila


J'ai tué un homme aujourd'hui.
Je ne sais rien de lui. Ni son nom, ni son âge. Ni même s'il est marié ou si une femme l'attend quelque part ou un enfant.
J'ai tué cet homme aujourd'hui.
Jamais je n'ai tué avant.
La vérité, c'est que je ne m'en souviens pas.
Ma mémoire souffre, disparaît, s'arrange.
La seule chose dont je me souvienne c'est que je l'ai tué aujourd'hui.
C'était lui ou moi. Il est arrivé vers moi avec un couteau énorme. Je ne comprends pas bien comment je l'ai évité, comment je n'ai pas été blessée.
Mais en le voyant arriver sur moi, j'ai su immédiatement que je devais le tuer, que j'allais le tuer.
Je l'ai pris dans mes bras, peut être a t'il trébuché et est il tombé dans mes bras.
Mais soudain, ce corps contre moi, la chaleur de ce corps qui voulait ma mort... je n'ai pas réfléchi.