Tuesday, December 4, 2012

morning mail

Mardi 4/12/2012


Successions de pensées dans ma course aux trains.

C’est nul de courir après les trains en mini jupe. Surtout quand il pleut. Surtout quand sur les trottoirs il y a encore des feuilles mortes qui tentent de tuer les passants. Et encore plus quand le tram est plein à craquer et qu’arrivée, essoufflée, je regarde les gens serrés les uns contre les autres et je me dis, non, je n’entrerai pas dans cette boite de sardine… je ne suis pas une sardine.
Prochain tram dans 4 minutes.
Derrière moi la boulangerie. Un croissant au beurre pour compléter mon petit déjeuner ça pourrait être bien.


Noter de dire au beauf (beau frère pour ceux qui ne savent pas) que son café dimanche soir m’a laissée éveillée toute la nuit… et que seule dans mon lit, les yeux grands ouverts à regarder le plafond au lieu de dormir… c’est pas drôle. Résultat, mardi matin j’arrive pas à me lever, suis en retard et pour éviter de passer la matinée ventre vide, j’achète des croissants… au beurre les croissants… ma peau d’orange sur mes fesses elle sera au beurre elle aussi ?

Tram à quai.

Il est encore plein…. Faussement plein. Les gens se serrent à l’entrée pour ne pas nous laisser monter. Je déteste encore les gens. Je pousse, je rentre, il y a de la place, il fait chaud. Bien vu la robe sans manche ce matin. Oui, j’ai menti, je suis en robe, pas en mini jupe… mais si la robe arrive au dessus du genou, on peut dire mini jupe non ? Bon, ok, la prochaine fois je vous fais une photo de moi…. Ou pas.

Les gens sont moches, ça pue et il fait trop chaud. Vivement que je sorte.

Je sors.

Les gens sont lents, sont moches et puent. Mais laissez donc passer, et ne restez pas au milieu du passage à hésiter… vers la gauche ou vers la droite, vers l’avant ou vers l’arrière, cette station ou celle d’après…. Ouvre la bouche, pose une question ou bouge…  le matin c’est la guerre alors on ne reste pas planter au milieu des lignes de tranchées.

Pfff, vraiment les gens ne savent rien….

Nouveau train. Il y a de la place debout, des gens gris, des gens tristes et il fait chaud.

Un jeune homme pressé manque de me bousculer. Une onomatopée, un freinage soudain, face à face d’une fraction de seconde et chacun poursuit son chemin. J’ai déjà oublié son visage mais je souris.  Pas parce qu’il serait beau ou gentil ou ce que vous voulez. Je souris de sa spontanéité, de son onomatopée que je suis incapable de reproduire et de cette fraction de seconde d’attention au milieu de la guerre : ne pas percuter l’ennemie (si j’en suis un) ou les alliés (on mène la même guerre au final : la course aux trains pour ne pas perdre son boulot). Je souris bêtement pour certains, mais voilà, je gagne une partie de la guerre contre la grisitude matinale.

Je sors du dernier RER. Pas de velib, ce matin il faudra marcher. Peut être que je pourrais éliminer par anticipation les croissants que je mangerai plus tard…

Il pleut….

Je hais cette journée.

Après quinze minutes de marche sous la pluie, j’arrive au bureau.

En retard, forcément.

J’ai chaud.

Pas de compliment sur ma robe, non, juste des remarques sur mes bras nus.

Les gens sont moches, les gens sont moches.

Un café, un croissant et puis… le téléphone …. Et c’est quand que j’écris dans le journal des tueurs moi ?

Face à moi, une fenêtre. Derrière la fenêtre, le soleil… la pluie pour arriver au bureau, le soleil pour être coincée derrière cet ordinateur…
Life is not fair 

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