6- Jean Luc
Il y a trois
jours, les médias annonçaient l’apocalypse :
« Restez chez vous, n’ouvrez la porte à
personne, n’entrez en contact avec personne. Une période de quarantaine est
annoncée, il faut mettre fin à l’épidémie. »
Il y a trois
jours, j’ai cessé de travailler. Plus aucun animal dans mon abattoir.
L’odeur de
la mort me manque, l'odeur du sang, du dernier souffle qui expire.
Les rues des
grandes villes doivent être désertes … ou pleines de gens à tuer.
Des gens ou
des monstres. On ne sait plus ce qu’ils sont.
Et puis ici,
il n’y a rien à faire. Plus de télé, plus personne n’émet, plus de radio, plus
de téléphone... pas de voisins !
L’apocalypse
!
Tout le
monde est chez soi, à finir les restes du frigo et des placards. Et quand ils
auront faims, ils deviendront tous des assassins.
Je dois
protéger Mère de tout ça.
Mais je n’en
peux plus d’être ici.
Le
générateur tiendra bien 40 jours.
Je vais
remplir le congélateur avec les animaux de la basse cour. De toute façon, Mère n’aura
pas la force de s’en occuper. Et j’ai besoin de recommencer à tuer. Dérouiller
ma carcasse qui s’ankylose de ne plus rien faire.
Puis il me
faut une arme. Un fusil, des cartouches. Un sac de voyage. Un duvet. De quoi
manger.
Si je prends
le camion Mère ne pourra plus partir.
Si je pars à
pied, il me faudra plus de munitions…
De toute
façon, Mère ne sait pas conduire.
Il est temps
de partir. Partir à la conquête du monde.
Changer
d’avenir et devenir un véritable tueur, le tueur qui sauvera l’humanité.
Ou l’idiot
qui mourra de faim au milieu d’un désert humain, dévoré par des bêtes affamées…
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