Ode à mon bien aimé

À la moitié de mon trajet je ne suis déjà plus que sueur.

L'eau coule le long de mes vertèbres comme des chutes du Niagara.

Je sens les gouttes par milliers qui arrivent en bas de mon dos là où s'accroche mon pantalon en lin.

Quelqu'un tombe et s'appuie sur moi. C'est l'arrêt de la course pour ma sueur qui imbibe soudain toute ma chemise.

Je suis une flaque à 9h du matin.

Une flaque de sueur dans les transports parisiens.

Dans trente minutes j'arrive au bureau. Et la douche de ce matin à 7h30 sera déjà trop loin.
Mon ami le déodorant aura pris la relève et je commence ma journée de travail poisseuse, collante et salée...

J'aime transpirer...

Quand je fais du sport ou l'amour, pas quand je fais un banal trajet en train pour aller au bureau.

Et que vive la RATP, sa promiscuité et sa chaleur qui permet à tout un chacun d'évacuer sans effort les toxines et l'eau en excès dans son corps.
Et accessoirement, un peu de colère, de bonheur ou quelques mots de poésie pour lui déclarer notre amour!

 

 

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